Et voila.

L'immense cité des Enfers était maintenant loin derrière lui.
Ses adieux avaient été faits, ses amis l'avaient compris, mais aurait-il pu en être autrement en ces temps obscurs?
Il avait tenté de soulever les siens, mais le temps lui avait montré les faits évidents.
Son tour était venu de quitter l'Empire, et Hadès, toujours présent en lui, l'avait laissé aller.

Voila pourquoi, en ce moment même, Leif se trouvait sur ce sentier escarpé, face à l'imposant bastion, lieu de résidence des serviteurs de l'Ombre.

La herse, imposant rempart masquant la porte, se dressait comme un le premier des obstacles à franchir, et la force n'était sans aucun doute pas le moyen d'y parvenir.
C'est par la parole qu'il devait passer, il se mit donc à parler.

"Bonjour à vous, Ombres!
Je me présente à vous, je suis Leif, guerrier masqué, démon majeur. Certains d'entre vous on sans doute déjà entendu parler de moi, j'ai eu le plaisir de croiser le fers avec certains autres. Pour le reste, il est possible que je sois un parfait inconnu, pour ceux là donc, laissez moi me présenter.
Je suis un ancien combattant des Flibustiers de l'Harmonie. Cependant, j'ai depuis un long moment, mis mon art aux services d'Hadès, me battant alors sous le blason des Gardiens des Enfers.
Toutefois, c'est maintenant vers vous que je me tourne.
Si quelqu'un est présent au dela de cette porte, je souhaite venir me présenter à vous comme il se doit!"

Leif se tut, attendant une réponse.

Saloperie.
Foutu Migraine, toujours à me prendre au mauvais moment ...
Un petit tour dehors me fera sans doute du bien. Je ne pris même pas le temps de prendre le moindre objet, ni potions, ni armes, il me fallait seulement sortir, vite ...
La douce fraicheur qui régnait dans les couloirs me faisait de bien, tellement de bien. Et puis, d'un seul coup, une voix se fit entendre au loin, venant de l'extérieur ... :


"Bonjour à vous, Ombres!
Je me présente à vous, je suis Leif, guerrier masqué, démon majeur."


Horrible son strident, amplifié par l'écho des couloirs, qui me faisait atrocement souffrir ...


"Certains d'entre vous on sans doute déjà entendu parler de moi, j'ai eu le plaisir de croiser le fers avec certains autres. Pour le reste, il est possible que je sois un parfait inconnu, pour ceux là donc, laissez moi me présenter."


Je n'en plus plus, stop, qui que tu sois, arrêtes toi ...


"Je suis un ancien combattant des Flibustiers de l'Harmonie. Cependant, j'ai depuis un long moment, mis mon art aux services d'Hadès, me battant alors sous le blason des Gardiens des Enfers."


Stop ... Stop ... Tais toi, fermes la ...


"Toutefois, c'est maintenant vers vous que je me tourne.
Si quelqu'un est présent au dela de cette porte, je souhaite venir me présenter à vous comme il se doit!"


STOP !!
Arrivé à proximité d'une fenêtre, je pris par instinct l'un couteau de Tanneur qui traînait dans l'une de mes poches, et le lança, ivre de rage, au pied du mystérieux visiteur. Le couteau se planta net devant lui.

" Tu ... parles trop ... "

Son discours était imprimé dans ma tête, et y résonnait encore, pas moyen de m'en débarrasser.
Et c'est la que je fuis surpris, Leif, ici même au manoir des Ombres ...
Cela dit, cette visite impromptue n'avait pas l'air d'une mauvaise chose.

" Eh bien Leif, je dois dire que je suis surpris de te voir ici. Plus contrarié que surpris, mais ceci est une autre histoire. Mais , excuse moi, c'est impoli de ma part de continuer le discours ici. "

Je pris une inspiration, et bondis par la fenêtre pour descendre les 4 - 5 mètres de hauteur qui nous séparait. D'une rapide incantation, je lança une décharge d'énergie au sol suffisamment puissante pour ralentir ma vitesse de chute. Hélas, cette maudite migraine toujours active me fit rater quelque peu mon incantation, et la rencontre avec le sol fut un peu plus dur que prévu. Mais j'ai soulevé suffisamment de poussière avec mon petit tour pour qu'il n'en ait rien vu.

" Désolé de l'attente. "
Disais - je en me relevant péniblement, et en m'approchant de lui.
" Ta proposition parait tout à fait intéressante, vraiment ... Mais, la personne qui en décidera ne sera pas moi. "

Je venais ramasser mon couteau a ses pieds, avec la certitude qu'il l'aurait facilement dévié s'il allait se faire toucher. Et, un sourie malsain se dessina doucement sur mes lèvres.

" Tu veux peut - être ... tuer le temps en attendant cette personne ? "

Leif eu à peine le temps de terminer son monologue, qu'un objet brillant vint se planter entre ses jambes, lui laissant à peine le temps de saisir le pommeau d'argent orné du Saphir bleu qui formait la partie visible au dessus du fourreau de son épée.

Il semblait bizarre qu'une personne venue sans hostilité aucune soit accueillit de la sorte, mais qu'en savait-il à la fin, peut-être n'était-il pas le bienvenu.

Mais il ne pouvait faire demi tour maintenant, sa décision était prise, il attendrait d'en savoir plus; ce qui arriva rapidement.
Une seconde plus tard, l'homme qui se trouvait 5 bons mètres au dessus était venu atterrir devant lui.
Guix; une seconde forteresse se dressait alors devant Leif.

" Eh bien Leif, je dois dire que je suis surpris de te voir ici. Plus contrarié que surpris, mais ceci est une autre histoire. Mais , excuse moi, c'est impoli de ma part de continuer le discours ici. "

Le guerrier fut alors invité à entrer, pour la première fois de sa vie, dans le bastion de l'Ombre.

" Ta proposition parait tout à fait intéressante, vraiment ... Mais, la personne qui en décidera ne sera pas moi. "
" Tu veux peut - être ... tuer le temps en attendant cette personne ? "

Dit-il en ramassant le poignard, souriant comme souriait un démon.

"Ce serait un plaisir, et un honneur que de le pouvoir à tes côtés Guix."

"Ce serait un plaisir, et un honneur que de le pouvoir à tes côtés Guix."

Bien, bien. Il n'a pas encore compris toute la signification de mes mots, mais cela ne saurait tarder.

" Allons attendre à l'intérieur "

D'un simple geste de ma main, le pont levis s'abaissa et ouvrit les portes du Manoir. D'un autre geste, je l'invitai à me suivre, marchant d'un pas serein dans le couloir.

" Alors Leif ... Tu ne sers donc plus Hadès ? C'est bien ce qu'il me semblait. Ta présence, tes gestes, ta voix n'ont pas laissé paraître une once d'envie de destruction, ce qui n'est pas commun pour un serviteur des Enfer§, même un ancien. "

Je souriais, sans qu'il ne puisse me voir. Il n'aura que faire de ma remarque s'il a définitivement quitté le sombre chemin qu'Hadès avait tracé pour ce si grand guerrier.

" Je considère pour ma part, qu'Hadès a perdu en influence. La perte d'un si puissant guerrier dans ses rangs doit être difficile. Cependant ... "

Je fis un geste de la main, pour le faire arrêter de marcher, tandis que je continuais sereinement ma marche.

" Hadès a aussi perdu en puissance. Ou devrais-je dire ... qu'il a rendu ses troupes faibles.
Faibles, en capacités mentales.
Faibles, psychologiquement.
Et faibles, physiquement. "

Je m'arrêtai, et fis volte face. Je n'attendais pas vraiment de réponse de sa part à mon discours, et continuai à parler.

" Hadès t'a rendu faible. Mais il n'est pas trop tard Leif. Tu peux récupérer cette puissance que tu désires tant. Tu peux assimiler des techniques qui te rendront encore plus fort. Tu peux faire tout ce que tu n'as jamais pu réussir ! "

Ma voix augmentait en volume, et mes bras se levaient sur les cotés.

" Prouve-moi qu'il t'a quitté pour toujours ! Prouve le moi !! Prouve le moi !!! Prouve moi que tu peux réussir ce qu'il t'était impossible de réussir!!! "

Petite pause, pour reprendre mon souffle, avant de répondre sur un ton glacial, le regardant avec un air de défi.

" Tue moi ... "

Guix...
Son discours n'était certes, pas totalement dénué de fondements...
Cela dit, Leif n'avait pas ressentit son départ de la sorte.
Etait-ce cependant la peine de le lui dire, ou fallait-il lui accorder ce qu'il demandait?

Quel courage, quelle audace.
Leif ne pensait pas être connu comme quelqu'un qui pourrait éprouver du remord, de la pitié, ceci étant, occire un membre d'une faction des plus puissantes, à l'entrée même de leur refuge, semblait folie.
Que cherchait-il? Dans quel but faisait-il cela?
Car il-y-avait un mystère sous ces paroles, le doute n'était guère permis la dessus.

Cependant, la probabilité de pouvoir passer pour un lache, si faible soit-elle, dégoutait le guerrier.

Alors, lentement, sa main droite se dirigea vers son flanc gauche, saisissant le pommeau d'argent, le Saphir épousant la courbe de sa main.
Ses yeux, toujours masqués par la capuche, ne laissaient deviner ses intentions, son geste lui...
Tirant l'arme qui avait déjà ôté tant de vie humaine, il découvrit aux yeux du nécromant un lame d'acier forgée de la main même de celui qui la maniait.

Le coup s'abattit, un coup sans nul doute mortel.... s'il avait atteint sa cible.

La lame s'arreta devant le visage de l'homme, qui n'était plus un adversaire.

"Pourquoi fais-tu cela Guix?"

Je rentrais de la bibliothèque, après des heures a étudier encore et encore ces livres et leurs secrets. Bientôt, je les connaitrais tous par cœur ... La bibliothèque des Ombres était particulièrement bien fournie mais mal renseignée dans le domaine de mes recherches. Hélas ...

De désarroi, j'avançais la tête basse, réfléchissant passivement.

" Tue moi ... "
Fut le seul ordre qui me parvint. Cette voix, je la connaissais, c'était celle de Guix ... Depuis quand demande t-il une mise à mort ...

Inquiète, je m'approchais et me cachais, afin de mieux comprendre ces mots volés au détour d'un retour, dans un des nombreux recoins sombres du manoir, observant la scène. Remarquant qu'il n'était pas seul, accompagné de Leif. Leif, qui avait toujours désiré mettre fin au jour du nécromancien d'aeris.

Tout se passa,alors, très vite, le guerrier dégaina, c'était prévisible, on ne refusait pas une offre pareil. Quand bien même on se trouvait dans la tanière du loup ... Au même moment où sa lame s'arrêtait net devant les yeux de Guix, qui n'avait pas cillé. S'en doutait il peut être ... Naïveté ou confiance ... Je finissais mon incantation et laissais partir ma décharge d'énergie en direction de épée, qui, elle, cilla sous le choc.

"Pourquoi fais-tu cela Guix?"

" Je me demande la même chose ... "

Disais-je en sortant de ma cachette, quelque peu mécontente, mais ma voix ne laissait rien trahir. Et ainsi, répondant à certaines questions de l'ex serviteur d'Hadès.

" Quelle impudence d'oser brandir ton épée ici, Leif ...
C'est une très belle arme, mais il y a d'autre façon de la faire voir. Pense à garder ton courage de côté et à ne pas écouter toutes les inepties de Guix..."

Je foudroyais ce dernier du regard, prévoyant des sévices pour avoir demander sa mort.

Tsss. Prévisible. il n'était qu'une bête finalement ...
Mais la lame s'arrêta net.

"Pourquoi fais-tu cela Guix?"

Je m'étais trompé, finalement. Il n'était pas ce genre d'homme.
J'allais répondre, mais ...

" Je me demande la même chose ... "

Zut, cet air de colère n'annonçait rien de bon pour ma peau. Je suppose même que mon traitement serait 100 fois plus douloureux que celui accordé au guerrier, si traitement lui était " accordé " bien sur.

" Quelle impudence d'oser brandir ton épée ici, Leif ...
C'est une très belle arme, mais il y a d'autre façon de la faire voir. Pense à garder ton courage de côté et à ne pas écouter toutes les inepties de Guix..."

Elle n'a pas tort non plus, remarque ...
Je regardais le Guerrier.

" C'est très simple. Tu as su garder l'assurance et l'ardeur d'un guerrier en m'attaquant. Et tu as su t'arrêter, et réfléchir a la situation. Tu m'as prouvé que tu savais autant te servir de ta force, que de ton intelligence. Et des guerriers de cette trempe se font très rares, comparés aux simples barbares sans la moindre once de jugeote qui traînent sur cette terre ,... "

Un rapide coup d'oeil sur son arme, qui n'avait aucune séquelles de la décharge magique qu'Exoriel lui avait infligé.

" ... Surtout, si bien armé. Nul doute qu'elle m'aurait envoyé six pieds sous terre avec une facilité déconcertante ... "

Je lançais un sourire mi-serein, mi-craintif à Exoriel. Nul doute que ma phrase a du l'irriter, et les conséquences vont s'en suivent naturellement ... Mais il était temps maintenant de considérer la demande du guerrier.

" Je suppose qu'il est désormais inutile de ta faire attendre plus longtemps. Suis nous Leif, nous allons t'accompagner directement au Bureau de la Générale, tu as su largement démontré que tu le méritais. Mais son jugement ne sera peut-être pas le même que le mien, ne pense pas que la partie est gagné d'avance. "

Nous marchions tout les trois à présent en direction du Bureau d'Ara, qui se situait à peine à quelques dizaines de mètres. Je marchais toujours avec la même démarche sereine, tandis que je sentais Exoriel aux aguets, comme si elle redoutait à nouveau que Leif m'attaque. Mais la question ne se posait plus, nous étions arrivés.
Je toqua deux coups a la porte, sans la moindre réponse. A nouveau deux coups, et toujours rien.

" Erf, pas de chance ... "

D'un coup, je me rappela que cette fichue migraine était encore présente, et elle ne se contenta pas de m'appeler avec une jolie voix douce. Mais plutôt avec un crissement de craie sur un tableau.

" J'ai vraiment besoin de prendre l'air. Nous allons aller vers les Jardins. Avec un peu de chance, Ara s'y trouvera. "

Je pris la direction des Jardins du manoir. Cela va permettre à Leif de se familiariser plus facilement au Manoir s'il a l'honneur d'être accepté ...

A peine la lame s'était elle arreté, qu'elle fut déviée par une puissante décharge d'énergie.
C'est de cette manière que Leif fit donc plus ample connaissance avec Exoriel.

Mais elle n'était pas dans le coup, elle non plus ne comprenait guère la situation.

" Quelle impudence d'oser brandir ton épée ici, Leif ...
C'est une très belle arme, mais il y a d'autre façon de la faire voir. Pense à garder ton courage de côté et à ne pas écouter toutes les inepties de Guix..."

Imprudence? Alors que cela lui avait été demandé?
Quoi qu'il en soit, le guerrier ne répondit pas, Guix s'en était chargé.

" Je suppose qu'il est désormais inutile de ta faire attendre plus longtemps. Suis nous Leif, nous allons t'accompagner directement au Bureau de la Générale, tu as su largement démontré que tu le méritais. Mais son jugement ne sera peut-être pas le même que le mien, ne pense pas que la partie est gagné d'avance. "

Enfin, le moment décisif approchait.
Car là était le but de tout ceci, tout ce chemin, toutes ses épreuves, dont certaines, n'avaient pas été dures que physiquement.

Mais il fallait bien qu'un contretemps arrive, c'était souvent le cas lorsque les choses étaient importantes, elles ne se déroulaient jamais comme l'on aurait pu le prévoir.

" J'ai vraiment besoin de prendre l'air. Nous allons aller vers les Jardins. Avec un peu de chance, Ara s'y trouvera. "

Une occasion se présentait alors, connaitre ce grand manoir était sans aucun doute un privilège.

"J'en serait ravi, je te suis."

Le couloir n'en finissait plus. La douleur était atroce. Il me fallait sortir, vite ...
Heureusement, je vis le bout du couloir. j'accélérais le pas, pressé de sortir pour pouvoir respirer enfin l'air frais du dehors. Enfin, nous étions arrivés aux Jardins.
Cela me faisait du bien, la douleur était moins forte, mais suffisante pour que je ne prête pas attention à quoi ou qui pourrait roder dans les Jardins ...

Comme à son habitude, la rôdeuse vaquait dans le jardin. Elle était comme ça, elle avait toujours préféré être à l'extérieur et plus particulièrement, ici où, elle venait régulièrement s'entraîner ou tuer le temps. Bouquiner... Non, elle n'avait pas cette patience. Le terrain et l'action était plus dans son domaine.
Ainsi le jardin lui permettait de se changer les idées et parfois de se remémorer de bons et lointains souvenir.

Assise au pied d'un arbre, l'arbalète posée au sol et la hache à la main, elle taillait un petit bout de bois dans lequel aucune forme ne se dessinait. Il était ici le reflet d'un esprit torturé d'incertitudes. Ce qu'elle voulait, ce à quoi elle pensait, ce qu'elle ferait... Tout était comme bien souvent un énorme fouillis où toutes ses pensées se bousculaient.
Et peu à peu l'épaisseur du bois se faisait de plus en plus mince, au point de disparaître lorsqu'il se brisa soudainement sous le geste brusque de la rôdeuse... Non pas qu'elle avait envie d'en finir mais elle fût surprise par des bruits provenant du jardin. Ceux-ci détournant automatiquement son regard de sa cible.
Elle tendit alors l'oreille dans le but de reconnaître les bruits qui n'avaient pas encore cessaient. Et ce qu'elle déduisit des craquements consécutifs et irréguliers, c'est qu'elle n'était plus seule et que eux étaient plusieurs.

Ara se leva, attrapant l'arbalète qu'elle accrocha à sa ceinture. La hache toujours en main et orientée vers le sol. Discrètement, elle se rapprocha des intrus, se faufilant entre les arbres tout en évitant d'être vue. Ce terrain, elle le connaissait par cœur.
Elle resta un court instant camouflée de telle sorte à mettre un nom sur les visages avant d'apparaître devant eux. Elle les connaissait tous. Même lui qui n'était pas des leur et qui n'avait pas sa place ici.
Instinctivement, elle questionna d'un ton quasi hostile les deux nécromants sans poser le regard sur le guerrier.

« Que fait-il ici ? »

Aux oublis les formules de politesse. Si tout à l'heure le temps était aux incertitudes, maintenant ce dont elle était sûre, c'est qu'il se tramait des choses étranges qui allaient sans doute la contrarier.

Leif paru se moquer de ma présence et de ma " contre attaque ", alors que Guix jouait encore le feu.

Je les regardais chacun à leur tour, examinant l'épée de Leif en écoutant les paroles de Guix. Il ne perdait rien pour attendre ... Je cherchais l'impact de mon sort, mais il n'était déjà plus. Mon sort n'était que défensif, avec pour principe l'action qu'il avait fait à ma place, mais à court terme.

Leif était alors venu ici pour nous rejoindre. Un rictus se formait sur mon visage, bon choix, bon guerrier... Mais sait on jamais, par prudence, je marchais derrière lui. Le petit défi lançait par Guix pouvait très bien se retournait contre lui... Nous avancions vers le bureau d'Ara, ce chemin m'était si familier, j'en avais conduit tellement en ce lieu ... Un de plus, un de moins ... Mais elle n'était pas là, absente ? Surement ailleurs.

C'est reparti pour une promenade dans le manoir, direction les jardins. Je m'ennuyais ... Guix avait l'air pressé ... Et si j'appuyais sur un des pièges du manoir, ça pourrait être marrant. Il serait furieux, si seulement il remarquait. Mais ce serait marrant.

On était pas très loin d'un piège très dérangeant mais non mortel. Juste un grosse frayeur ... Mais, malheureusement, Guix pressa encore plus le pas, Leif suivant le mouvement, m'empêchent de mettre mon plan à exécution,ça aurait pu être drôle ... Allure augmenté, nous arrivâmes plus vite au jardin et à la rencontre d'Ara, qui me faisait regretter au fond de moi, de ne pas avoir piéger Leif. Une prochaine fois ...

" Il veut nous rejoindre ... " Répondis-je simplement, Ara n'avait pas besoin de long discours, surtout au vu de son air quelque peu contrarié.

Puis, je me retirai près d'un arbre, laissant ma général et le guerrier aqueux, en compagnie de Guix, qui en savait plus que moi. J'attendais juste qu'il finisse avec cet entretient pour, surement, l'offrir à Drea, ou autre chose ... On verra bien, je laissais mon esprit vagabondait à toutes les idées de ce genre ...

Hein...

Voilà qui résumait la réaction d'Ara et l'air naïf qu'elle emprunta au moment où l'annonce lui fut faite. Bien évidemment elle ne prononça aucun mot, tout se lisait sur son visage.
Elle resta perplexe ne sachant réellement comment réagir. Alors elle attendit, fixant les trois personnages et suivant Exoriel du regard lorsque celle-ci s'éloigna. Mais toujours aucun son de sa part.

Elle attendait, les bras croisés et les sourcils qui se fronçaient.
Elle attendait, les yeux rivés vers le nécromant et d'un air lui disant: « Et toi, tu attends quoi ?».
Elle attendait les détails qui lui ôteraient de l'esprit que tout ceci n'était qu'une farce dont elle était le dindon.

Quelques explications... Finalement c'est tout ce qu'elle souhaitait.

Elle savait maintenant, elle connaissait le but de la visite du guerrier.
Elle, qui était leur chef, elle qui devrait prendre ou non la décision, elle qui ne connaissait le doute.
Elle allait bien entendu utiliser un langage des plus complexes, mêlant énigmes et ruses, dans le but de jauger le combattant, c'était certain.

Hein...

Ah, et bien non en fait.
La surprise, voila le sentiment que trahissait le visage d'Ara.
C'était compréhensible, bien sur.

"Je me doute que cette nouvelle est plus que déroutante, elle l'a été pour moi aussi, je dois l'avouer.
Certaines choses s'éteignent, d'autre naissent, ainsi est fait le monde. Il était temps pour moi de quitter l'endroit ou je me suis sentit le mieux, et bien que cela m'ai déchiré le coeur, si l'on peut penser que j'en possède un, ma décision est maintenant prise.
Comme l'a dit Exoriel, je souhaite dorénavant combattre dans vos rangs.
Je dois avouer que votre façon d'agir, votre façon d'être, me semblent assez proche des miennes, pour moi, il ne fait aucun doute que vous pourrez m'apporter beaucoup, tout comme moi, je pourrais vous être plus qu'utile en de multiples occasion.
C'est pourquoi je me suis présenté ici.
Maintenant, la décision vous reviens, je ne puis qu'espérer qu'elle me soit favorable."

Elle n'aurait jamais cru avoir pensé aussi fort, mais soit...
Leif avait pris la parole avant qu'elle n'ait à se justifier. Cependant elle s'attendait à ce que Guix le fasse. Après tout c'était à lui qu'elle s'adressait principalement.

« Je vois... »

Tout ceci l'amenait à croire qu'elle pouvait rêver pour espérer quoi que ce soit des deux nécromants et qu'ils venaient simplement se débarrasser de Leif chez elle. Après tout, elle était général, c'était son boulot. Et puisque tel était le cas, elle accepta de s'en charger.

« Je pense qu'on peut laisser l'autre Gueux* ici »

A ces mots, elle leur tourna le dos et commença à s'éloigner. En même temps, elle adressa au guerrier un geste de sa main gauche. Celui-ci lui indiquant qu'il était invité à la suivre alors qu'elle s'enfonçait dans les feuillages.

Quelques pas plus tard, elle avait fini par regagner le même arbre auprès duquel elle était assise précédemment. Et, en attendant d'être rejointe, elle posa ses armes au sol et prit ses aises comme pour se préparer à passer encore de longues heures ici.
Comme il avait avoué vouloir les rejoindre, elle ne ressentait aucun danger même si elle ne le craignait pas vraiment. De ce fait, elle avait commencé à penser son interrogatoire...


(*Faut prononcer le "x" à Gueux. )

Son ton était sans équivoque, Ara était de celles qu'il vaut mieux ne pas contrarier.
Elle congédia les deux nécromants, et entraina Leif, un peu plus loin.

Là se trouvait un grand arbre, et il semblait au guerrier que c'était de cet endroit qu'elle était venue, peut-être ce lieu avait-il quelque chose de particulier.
Qu'allait-il se passer pour lui maintenant?

Ara semblait moins encline à l'affrontement, car elle avait déposé ses armes au pied de ce même arme.
Il ne faisait aucun doute qu'elle n'était, cependant, pas sans protection, mais qu'importe, puisque la visite du guerrier avait un sens contraire à ce qu'elle avait pu penser au début.

Cela dit, il était sans aucun doute encore loin d'être fixé sur la suite des événements.

Il ne voulait pas prendre la parole avant elle, elle qui était leur général, ou peut-être bien plus, alors, c'est en silence, qu'il attendit ses mots.

Elle observait le jeune homme arriver alors qu'elle s'appuyait tranquillement sur cet arbre. Seuls, tous les deux, dans ce lieu paisible où rien ne pourrait les déranger. L'endroit semblait donc idéal pour entamer la conversation et rompre ainsi le silence qui s'était depuis peu installé.

« Je t'en prie, installe toi. Tu pourras ainsi me raconter pourquoi tu as quitté les EnferS. »

D'un geste de la main, elle invita le guerrier à prendre place.

« Je t'en prie, installe toi. Tu pourras ainsi me raconter pourquoi tu as quitté les EnferS. »

Telle était la question à laquelle il s'était attendu à répondre.
Lui qui avait passé tant de temps à leurs côtés.

"Ce fut, je pense, la décision la plus difficile que j'ai eu à prendre au cours de ma vie.
Mais voila, Hadès a rappelé à lui certain de ses plus fidèles serviteurs, causant ainsi une grande perte au sein de ses Gardiens.
J'ai bien tenté ce que je pouvais pour remédier à la situation, mais je dois dire, que je n'ai pas eu le succès escompté.
J'ai alors choisit de les quitter.
Ce fut difficile, car je sais que je leur doit beaucoup.
Cependant, mon choix est fait maintenant.

Je suppose que tu souhaites savoir maintenant pourquoi j'ai choisit de venir ici et non ailleurs, alors, je me permet de continuer ainsi.
Certains penseront que ce choix est plus que logique, d'autre non.
Personnellement, je pense que c'est à vos côtés que je pourrai continuer la tâche qui est la mienne de purifier ce monde.
Je pense aussi qu'à vos côtés, je pourrais parfaire ma connaissance dans de nombreux domaines.
Enfin, j'ai rencontré de nombreux combattants hors pair de l'Ombre et l'idée de combattre à leurs côtés, ainsi qu'au tien, m'est plus que plaisante."

Ainsi, Leif s'en remettait à Ara.

« Minute.
Je ne t'ai pas demandé la raison de ton choix. Pour ma part il me semble évident que tu as procédé par élimination. Les EnferS se mourant il ne te restait plus que nous pour continuer ce que tu appelles ta tâche. Mais bien avant cela, ce n'est pas nous que tu as choisi. Ce n'est pas chez nous que tes idéaux se reflétaient. Ce n'est pas nous qui te ressemblions.

D'ailleurs, parlons-en de ton passé. Cela doit bien faire deux fois que tu quittes une faction. Les Flibustiers avant, les EnferS maintenant... Nous demain ?
Ne dit-on pas jamais deux sans trois... ? »

Sourire en coin, un peu moqueur. Elle avait décidé de le provoquer un peu. Peut être bien pour le tester.

"Il est vrai que j'ai tout d'abord choisit de vivre aux côtés des Flibustiers, mais je dois dire que j'avais alors été guidé dans mes choix. A l'époque, je venais de subir de lourdes pertes, et c'est en ami qu'Alzeus est venu à moi. Voila la raison de ma décision à l'époque. Ceci étant, cette vie n'était pas faite pour moi, et je ne l'ai vécue que peu de temps.

Ensuite, et tu as raison de le souligner, j'ai choisit les Enfers.
Cette période, jamais je ne la regretterai, mais je t'ai déjà expliqué les raisons de mon départ.

Et maintenant, je me tourne vers vous.
Tu penses que c'est par défaut que j'ai fait ce choix? Il n'en est rien.
Je souhaite réellement combattre à vos côtés.

Quand aux proverbes, là sont des choses auxquelles je ne crois guère.
Mais, si je puis me permettre, sur ce point, je crois plutôt que c'est à vous de me montrer que tout ici, me poussera à rester.

Cela dit et si ça peut te rassurer, je suis une personne de parole, un combattant d'honneur, tout du moins, c'est ce que je souhaite être, et j'espère que c'est comme cela que l'on me voit.
Je te prie donc de me faire confiance, l'avenir, nul ne peut le connaitre, je ferrai néanmoins mon possible pour te prouver que tu aurai raison d'accepter ma requête."

Elle sourit intérieurement lorsque celui-ci fit référence à Alzeus, baissant la tête mais restant toujours aussi attentive à ses paroles. Apparemment les deux maléfiques avaient bien des choses en commun. Qui l'eut cru ? Pas elle en tout cas... Et à ce moment là, elle ne pût s'empêche de croire que le monde était bien petit.

Reprenant son sérieux, elle redressa le visage vers le guerrier et répondit à son tour.

« Tu peux être qui tu veux, un traître, un lâche, un homme d'honneur avec des valeurs justes... Peu importe qui tu es. Je ne te ferai pas confiance pour autant. »

Elle évita d'en dire plus. Elle estimait que c'était à lui de comprendre que la confiance ça ne s'accordait pas au premier venu et qu'elle devait se mériter. Dieu seul savait à quel point Ara était exigeante à ce sujet et qu'elle vivait constamment dans la méfiance de l'autre sans pour autant le montrer.

Elle abandonna son arbre pour s'approcher du guerrier, tentant par la même occasion de discerner un peu mieux les traits qui se cachaient derrière cette capuche.

« Ceci étant dit, je veux bien d'accorder ta chance car je ne vois actuellement pas de réelles raisons pour te la refuser.
Mais que ce soit bien clair entre nous, c'est donnant-donnant... A la moindre entourloupe, c'est fini. »

Ces derniers mots prononcés, elle tendit en même temps la main vers Leif, attendant que celui-ci la lui serre s'il acceptait les termes du contrat.

« Ceci étant dit, je veux bien t'accorder ta chance car je ne vois actuellement pas de réelles raisons pour te la refuser.
Mais que ce soit bien clair entre nous, c'est donnant-donnant... A la moindre entourloupe, c'est fini. »

Ce furent les derniers mots d'Ara, avant le geste décisif qui allai sceller leur accord.
Elle venait à lui, la main tendue.

Alors, à son tour, le combattant s'avança, leva le bras droit, prenant dans sa paume cette main qui avait été autrefois ennemie, cette main, qui devenait en ce jour celle de son général.

"J'accepte tes conditions, je servirai l'Ombre.
Qu'il en soit ainsi."