visite au nom du souffle d'Eolia

Sujet: visite au nom du souffle d'Eolia Lun 8 Sep - 12:49

Les grains de sables avaient continué à s'amasser jour après jour. Mais le messager, tout comme de message, nulle nouvelle. De nouveaux coups portés par les adorateurs de Kilinae laissaient tout de même penser que ni leur ordre, ni leur vélléités combattives ne s'étaient éteintes. Etait ce manque de temps ou dédain qui empêchaient leurs pas de fouler les nouvelles terres des membres du souffle?

Cela, probablement elle le découvrirait avec l'accueil qui lui serait donné. Ils avaient respecté un certain délai pour leur permettre de discuter, s'il y avait lieu sur la missive envoyé. En cette fin de journée, ils estimèrent qu'ils pouvaient clairement envisager que les adeptes du chevaucheur ne se déplaceraient pas. Ayant elle même joint ces troupes,la prêtresse souhaita faire le chemin seule, ce qui ne lui fut pas refuser.

On lui avait donné une direction à suivre, et elle y était allée, accompagnée d'un flot d'étoiles qui dansaient loin au dessus d'elle, et de son rat qui courrait gaiement au devant, dissimulé par la nuit. Ana aurait bien voulu profiter du ciel, mais la petitesse du chemin la rappela à la terre. Tomber serait d'une futile inutilité. Et en plus elle risquait de se faire mal. Elle rappela vite Arthur qui malgré tout semblait à son aise entre les roches.

Lorsqu'elle arriva au bout du chemin, elle fixa le pont levis et les diverses autres joyeuseté disséminées sur les murs alentours. Elle fronça un sourcil, se disant qu'elle avait déjà vu plus accueillant, et que la nuit rendait cela bien glauque. Pas de doute, si elle n'était pas la bienvenue, ça risquait de piquer.

Ana fit quelques pas, il ne devait peut être pas y avoir beaucoup de monde éveillé tard dans la nuit, en ces lieux...

"Bonsoir... Y a quelqu'un?"

Quelques battements de son propre coeur lui répondirent. Elle libéra le rat de son sac, et le posa à terre. S'agenouillant au sol, elle lui demanda de regarder discrètement alentour, si il voyait de l'agitation....

Tendant le cou et ses sens afin de percevoir quelque chose, elle attendit.

Nombre de messages : 5351 Date d'inscription : 26/10/2007

[Un petit post Hrp pour dire que je comptais répondre à la missive que tu m'avais envoyé... J'avais pas oublié mais j'ai été bannie trop tôt pour pouvoir répondre... Voilà, désolée.]

Nombre de messages : 10 Age : 37 Date d'inscription : 18/03/2008

[hrp] ce n'est rien, je savais que vous l'aviez reçu c'est le principal, maintenant que les discussions se passent dans votre domaine ou dans nos ruines n'est pas important, comme l'un des votre avait dit à chamsin je crois qu'il ne fallait pas qu'on s'attende à vous voir débarquer... ba je viens Very Happy

[/hrp]

Une silhouette vaguement familière. Il fait nuit, je ne peux clairement discerner ses traits. Incapable de mettre un nom sur cette forme je m'approche. Une certitude, elle n'est pas des nôtres.
Elle parle. Je tends l'oreille...
Cette voix ne m'est pas inconnue, mais toujours incapable de mettre un nom sur celle-ci, je m'approche furtivement.
Je tiens négligemment ma massue, dans une main, l'autre se porte machinalement vers ma flute, savamment ficelé le long de ma cuisse.

Je plisse les yeux. Elle est seule, et semble attendre quelque chose. Un piège ? Sur nos terres ? J'en doute.

Par mesure de sécurité je pose ma massue et me saisis de ma flute. Je joue une mélodie, une de mes préférées. Des mois pour la maitriser, elle est sensée provoquer la désorientation.

L'étrangère est sous le charme, même si elle ne s'en est peut-être pas rendue compte.

Je ramasse ma massue, bombe le torse et m'approche d'elle, me raclant la gorge afin d'attirer son attention.

Je ne suis plus qu'à quelques mètres... Enfin je la reconnais ! Je lève ma massue, un rictus se dessine sur mes lèvres. Je la sais désorientée, incapable de fuir, et je me sens joueur...

Je m'adresse à elle, enfin.

-" Vous n'êtes pas la bienvenue ici. Mais je vais tacher de me montrer poli. Quelle est la raison de votre visite ?"

Tu ne repartiras pas entière...

Nombre de messages : 10 Age : 37 Date d'inscription : 18/03/2008

Des bruits de pas dans le lointain, une forme qui s'approche jusqu'à ce qu'elle le reconnaisse comme l'un de ceux qui aimait jouer de son arme contre sa peau. Il ne faisait pas parti des "danseurs", il attendait souvent de réussir à la tuer en une seule et douloureuse frappe. Pourquoi fallait il que des rares réveillés à cette heure ci ce soit forcément l'un de ceux qui aimait le plus jouer à pik-pik sur elle? La façon dont il tient sa massue ne dit rien qui vaille à la prêtresse...

Pas la bienvenue? Bon ça c'est dit...

Anamaya rappelle d'un geste Arthur. Elle se penche en avant pour le récupérer, mais le sol semble vouloir l'attirer plus qu'il ne devrait. Elle se redresse, tout en se tenant à un mur près d'elle. Quoi que se tenir c'est encore peu, son corps presque tout entier épousant la surface.

Elle le fixe avec un demi-sourire. Elle ne sait pas encore comment il a fait, mais son instinct lui dit qu'il n'est pas étranger à la nausée qui lui donne l'impression de naviguer sur des flots colériques.

"Bonsoir guerrier... Je suis au regret de ne pouvoir vous saluer convenablement, mais il semble qu'une subite affliction m'empêche d'esquisser trop de mouvements..."

Elle hocha la tête, ce qui la fit grimacer.

"Je suis venue au nom du Souffle d'Eolia, pour obtenir des nouvelles d'une missive que je vous ai fait parvenir, par l'entremise de votre Général, Ara et qui jusqu'à présent n'a eu comme retour que le silence... Ne sachant pas si celui-ci était volontaire ou indépendant de votre volonté, me voici. "

Elle est sous le charme, elle a du mal à se tenir droite. Elle est faible mais veut paraitre forte.
Je souris, n'écoutant qu'à moitié ce qu'elle raconte. Sa réponse m'importe peu, je pense déjà aux sévices que je pourrais lui faire subir. J'imagine mille et une tortures, visionnant intérieurement les instruments que je conserve précieusement.
Enfin elle arrête de parler. Ses dernières paroles résonnent en moi.

"me voici."

Mon sourire se transforme en grimace sadique.

-" Oui vous voici... Ironique, même quand la mort est si proche. Vous semblez confondre courage et témérité. Voire folie. Notre position vous la connaissez. Venir jusqu'ici seule... Nous prenez-vous pour des valeureux défendant morale et bravoure ?"

Mon regard se porte machinalement vers elle. Je la jauge. Ne sachant ce que j'allais faire d'elle. Peut-être devrais-je l'amener à Guimauve ? Peut-être serait-il heureux de pouvoir étudier un spécimen féminin de près ? Lui si habitué aux formes masculines...

Je secoue vigoureusement la tête.

-" Si je vous coupais un doigt, une oreille... une jambe... Que vous rapporteriez à votre campement, peut-être seriez vous définitivement fixée sur nos intentions ?"

Je continue de la fixer, levant doucement ma massue...

Nombre de messages : 10 Age : 37 Date d'inscription : 18/03/2008

Ana n'arrive pas à se départir d'un léger sourire malgré tout.

"La mort ne m'effraie plus, ce n'est qu'un début de nouveau cycle. L'important n'est pas la vie mais ce que l'on fait d'elle..."

Elle le voit dans les yeux de son vis à vis, l'envie de frapper, si possible en occasionnant douleurs et troubles. Mais ses lèvres ne perdent pas leur petit plis amusé. Non pas qu'elle se ri de la mort ou cherche à le provoquer... Mais son attitude est tellement... Prévisible? Instinctive? Quelque chose comme ça. Il est adepte d'une voie qu'elle ne choisira jamais. Et l'appétit qui nait dans le regard du guerrier qui la voit faible ne fait qu'accentuer sa propre détermination.

" Je crois... Que d'une certaine manière vous êtes valeureux, oui. Et probablement brave. Mais dans la voie qui est votre. Vous et vos compagnons vous prévalez comme disciple du Chevaucheur maudit, et cela je l'espère, pas seulement pour faire tapisserie. Vous vous battrez pour vos idées. Enfin peut être n'est ce pas votre cas, et qu'il n'y a que le sang qui vous intéresse, mais ça, c'est une autre histoire..."

Ana cherche à se déloger du mur, testant à nouveau ses capacités de déplacement, voire de fuite si besoin, mais le "truc" quelqu'il soit, agit toujours. Elle se retourne, s'adossant au mur tout en continuant à fixer le guerrier, écoutant sa proposition de rentrer en pièce détachée.

"Ne soyez pas illogique... Il me serait fort délicat de rentrer si vous me coupiez une jambe! Mais je crois que nous nous sommes compris. Vous dédaignez notre neutralité, et souhaitez continuer dans votre voie sans chercher de cordialité. Si là est votre choix, je le respecterai, et mes compagnons, de même.

Pour chaque coup donné un autre sera rendu... Mais nous n'aurons pas à coeur d'entamer les hostilités. Enfin je ne crois pas que ça vous posera personnellement de problème!"

Elle eu un sourire en repensant aux fois où il avait tenté de l'occire seul.

" Si certains d'entre vous décident qu'ils ne veulent pas hair, tuer pour se simple plaisir, et ont besoin de quelque chose, ils pourront toujours nous contacter, votre choix ne fermera aucune de nos portes. Nous savons, dorénavant, que la méfiance restera de mise auprès de vous... "

La pretresse eut une moue.

"Il semble que je vous fatigue avec mes discours. Ils ont leur importance cependant... J'imagine que vous préférez faire parler le fer..."

"J'aurai une question... avant de tenter, par un moyen ou un autre de repartir... Je n'ai jamais compris quel plaisir il y avait à prendre, en frappant quelqu'un qui ne vous oppose pas de résistance... On ne doit se sentir fort qu'en battant un égal, non en écrasant un plus faible... Parce qu'il n'y a aucun enjeu, aucun risque...?"

C'était une question qui l'avait taraudé mais qu'elle n'avait jamais eu l'opportunité de poser. En l'occurrence, alors que chaque seconde pouvait lui être utile pour dissiper ce qu'elle prenait de plus en plus pour un sortilège, elle avait saisi l'occasion. Au mieux il répondait. Au pire... Elle usa discrêtement de son sortilège de résistance mineure pour renforcer son aptitude naturelle. Si il frappait elle essayerait de ne pas lui faire le plaisir de montrer une quelconque souffrance.

Toujours la même ironie, le même sourire provocant. Je sens la colère monter en moi, accompagnée d'autre chose... de mépris peut-être ? Certainement pas de honte. Même si sa dernière question me laisse pantois.

L'effet de ma mélodie risque de s'estomper dans les minutes qui viennent. Dois-je user d'un autre sort ? Dois-je la tuer avant qu'elle ne puisse réagir ? Dois-je la laisser là ?

Avant cette discussion je l'aurais tué. Sans état d'âmes. Mais maintenant... Je me sentis vulnérable, ma confiance s'estompait. Mes valeurs n'avaient pourtant pas changer... Je devais me ressaisir.

-" Prêtresse, je ne vous comprends pas. Comment peut-on aider le frère d'arme de quelqu'un qui n'hésitera pas à vous assassiner ? Folie ? Inconscience ? Faiblesse d'esprit."

Je me sentais vaciller, je ne savais comment agir...

-"Je... je... n'ai pas encore pris de décision quant à ce que je vais faire de vous..."

Pour la première fois, le doute perçait dans ma voix. Je n'avais rien de plus à lui dire, elle savait à quoi s'attendre.

-"J'étais parti pour vous écraser. Maintenant j'hésite... Ma massue me démange et pourtant..."

Une idée vint percer le brouillard de mes pensée. Je me saisis de ma flute. Je jouai une autre mélodie, celle de la générosité...

-"Voilà. Ma décision est prise, vous pouvez... repartir. Faites vite, je suis souvent lunatique..."

La mélodie que je venais de jouer allait, dans quelques instants, faire disparaitre une partie des objets de sa besace. Ils tomberaient au sol et je pourrai m'en saisir... Qui sait si je n'allais pas récupérer quelque chose d'intéressant ? A moindre mal pour elle... J'avais volontairement omis de ne pas répondre à ses questions... Puisse t-elle disparaitre rapidement...

Nombre de messages : 10 Age : 37 Date d'inscription : 18/03/2008

Ana hocha la tête pour elle-même. Ainsi ils avaient un point commun; ils ne se comprenaient pas l'un l'autre. Le guerrier doutait et cela perturba quelque peu la prêtresse. Elle cherchait à comprendre ce qu'elle avait pu dire pour le destabiliser lui et son habitude sanglante.

En le voyant sortir sa flute et jouer quelques notes, elle se souvint que certaines mélopées avaient des pouvoirs sur les êtres. C'est d'ici que la désorientation avait dû venir. Que tentait il sur elle à présent? Pendant une seconde, elle craignit qu'il ne cherche à l'endormir ou embrume son esprit afin de lui faire perdre le contrôle d'elle-même. Cela était il possible? Il faudrait qu'elle se renseigne... Les yeux clos, elle écouta les notes vriller l'air de son aura magique. Pas de doute, un pouvoir mystérieux planait sur cet objet.

Lorsque les notes moururent, elle fixa à nouveau le guerrier. Il l'autorisait à repartir... Qu'est ce que cela cachait? La nausée qui l'avait envahie commençait à refluer.

Elle fit deux pas timides, s'éloignant du mur et du guerrier, murmurant.

" Je vous l'ai dit. Ce qui compte n'est pas ma vie, mais ce que je fais d'elle. Si je devais me détourner de tout ceux qui tuent ou même frappent, je n'aiderai personne, je ne côtoierai guère de monde... Et puis qui suis-je pour juger des voies choisies... Tant que celui qui l'entame est en accord avec lui... J'aime des gens des deux tendances qui s'opposent, et je ne souhaite pas choisir entre eux, pour ne pas avoir à me détourner de tous...

Elle sentit une secousse dans son sac, et se retourna pour voir si ce n'était pas le rat qui avait un souci.
Elle le vit agrippé au sac, comme si il avait failli chuter. Il rentra bien vite, mais ce qui la surprit fut de voir qu'une partie de son sac était désormais au sol...

Elle regarda le guerrier, mi surprise, mi amusée, puis reporta son attention sur le butin.

Deux plumes blanches, jumelles qui voletaient sous ses yeux vinrent se poser, dociles, sur sa main lorsqu'elle la tendit. Un sucre d'orge se faisait chahuter par deux esprits rouge et vert de serpent et un de fourmis ouvrière émeraude. Elle sourit en voyant leur valse immatérielle. Une coupe incrustée retenait quelques gouttes d'une potion de mana qui s'était brisée en tombant. Elle observa une fleur de verre qu'elle avait sculpté il y a peu, cachée sous un esprit mais celle-ci semblait ne montrer aucune séquelles de sa chute...

Etait-ce donc cela le prix de sa vie? Peut être le guerrier verrait il ici une maigre récolte et changerait il d'avis? Qu'importe le sortilège de défense agissait toujours...

Dans cette intermède, sa nausée s'était totalement atténuée. Elle s'inclina donc devant le guerrier pour le saluer.

" N'oubliez pas, s'il vous plait, de transmettre mon message aux vôtres, en réponse à la position que vous désirez garder. Je vous souhaite bonne nuit."

Elle souffla doucement sur les plumes qui voletèrent en direction du guerrier, cherchant probablement un endroit où se poser sur leur nouveau maitre.

"A bientôt.."

Un léger hochement de tête, et elle se détourna, reprenant la route vers leur campement afin d'y être avant le matin.

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