Une légère brise parcourt les couloirs, sifflant dans le creux de mes oreilles, pour se perdre le long des murs du manoir.

Depuis une petite meurtrière j’observe, je guette dans l’attente d’un probable arrivant. Qui sera le prochain ? Un guerrier écervelé, un rodeur imprudent ? Qu’importe tant qu’il soit distrayant..

Quand soudain, une forme se démarque des brumes qui s’étaient installée dans les parages. Le silhouette s’avance jusqu’au pont levis.

"Ombres ! Je suis Stanislas ! Toute ma vie j'ai attendu pour venir ici ! Seule l'ignorance de votre culte a fait que je ne me suis pas présenté à vous plutôt ! Ouvrez les portes, je vous en conjure. Ouvrez les portes, et laissez-moi vous montrer qui je suis, et ce que je vaux !"

J’étais d’humeur farceuse en cette matinée.. J’allais enfin pouvoir m’amuser.

A l’abri de tout regard depuis ma meurtrière je prends une voix rauque d’homme :

« Ici Kilinaë le Grand, l’Unique »

Je m’abstiens de rire.

« Alors comme ça tu pense être capable de nous rejoindre ? Tu parles de la quête d’une vie mais tu viens a peine de quitter les jupons maternels.

Soit ..

Essaye donc de me convaincre … j’ai besoin d’être diverti »


( HRP j'm'excuse pas pour le retard .. j'aime me faire désirer )

« Ici Kilinaë le Grand, l’Unique »

Je rouvre mes yeux, mon visage figé par les mots qui me parviennent aux oreilles. Je tente d'apercevoir où se trouve mon interlocuteur, en vain. Serait-ce possible que... Pourquoi diable prendrait-il la peine de... Et sa voix... Je l'aurais imaginée plus grave, plus rauque... Mais après tout. Tant de questions...

« Essaye donc de me convaincre … j’ai besoin d’être diverti »

Ce serait donc... Il ne souhaite donc que se divertir ? Je n'ai pas fait tout ce chemin pour que l'on se divertisse de mes propos. Me serais-je trompé sur cette faction ? Non, je ne dois pas avoir le moindre doute, il faut que je prenne le risque, même si une déception m'attend au bout de ce dialogue. Après tout, je ne suis plus à ça près.

Le temps passait. Il fallait que je réponde vite, et de manière convaincante. Mon temps de réflexion avait été trop long, à coup sur, et mon interlocuteur, si Kilinaë il était, risquait de se lasser de ce long silence.

" Je vous salue bien bas, ô Kilinaë. A vrai dire, il ne me déplairait point le moins du monde de vous... divertir... mais je n'ai point l'habitude de converser avec des personnes qui restent cloitrées derrière un mur. Je peux aisément comprendre que vous puissiez craindre une quelconque attaque envers votre personne, mais comme vous avez du le remarquer, je ne suis point armé, et même armé ma force est largement inférieure à la votre.

Par ailleurs, comment pourrais-je vous convaincre de ma bonne volonté, si ce n'est en me présentant à vous sans aucun artifice, prêt à donner mon âme et mon corps pour vous et votre Horde.

Mais, il m'est désagréable de parler à un mur, et même si cela peut vous paraitre insolent, ou un manque de respect à votre égard, je ne continuerai à parler sans voir mon interlocuteur."

( HRP s'pas grave. :triste: )

"Ce n’est pas “un” mur c’est mon mur .. et c’est nettement plus interessant que de parler dans le vide.

‘Fin passons tu es encore un jeune, insouciant et un poney de surcroit .. tu ne peux être receptif a ce genre de détails."

Je quittais alors mon refuge de pierre pour me diriger vers la pont levis. J’actionne un levier et j’observe la passerelle s’écraser dans un bruit sourd sur le sol. A quelque pas seulement se trouvait Stanislas qui n’avait pas bougé d’un centimètre.

Quelques pas en avant pour laisser paraître ma silouhette tout en restant masque par l’ombre.

“Alors tu vas retrouver l’usage de tes cordes vocales ? On va peut être pouvoir commencer avec les choses .. sérieuses."

“Alors tu vas retrouver l’usage de tes cordes vocales ? On va peut être pouvoir commencer avec les choses .. sérieuses."

Je plissais les yeux, tentant de discerner le visage de la personne qui me parle, entre la faible intensité de la lumière et la poussière mise en suspension suite au choc du pont-levis sur le sol. J'hésitais. Maintenant, je n'avais plus aucune raison de vouloir m'approcher d'avantage, mais la curiosité s'emparait de mon corps. Mon sabot avant droit grattait délicatement la terre, nerveusement et à rythme régulier. Kilinaë. A quoi pouvait-il ressembler ? Aucune des personnes qui m'avaient conté l'histoire, les mœurs, les coutumes de cette faction n'avaient su me décrire leur Maître.

Après quelques secondes d'hésitation, je décidai de me déplacer latéralement, décrivant un arc de cercle centré sur mon interlocuteur, comme pour tenter d'avoir un meilleur angle de vue, sans avoir à me rapprocher. Après tout, si je me rapprochais, risquait-il de m'attaquer ? Je ne suis rien pour lui, et il ne devait pas raffoler de voir des inconnus entrer dans son... espace vital.

“Les choses sérieuses... Les choses sérieuses... Je n'attends que ça depuis mon arrivée. J'ai beau réfléchir, je ne vois rien d'autre à ajouter que ce qui a été précédemment dit. Si ce n'est l'honneur considérable que j'éprouve à rencontrer Kilinaë le Grand, celui dont tout le monde parle, celui dont la simple évocation du nom fait surgir des frissons dans l'échine des simples mortels, celui qui à lui seul incarne l'ensemble de mes convictions actuelles..."

Je marquais une pause, attendant de voir si il allait se mouvoir, répondre... Agir, en quelque sorte. Rien. Je reprenais donc.

"S'il y a une chose qui me tourmente encore actuellement, c'est le désir de voir votre visage. Je ne puis pour le moment qu'imaginer vos traits, et hélas, je doute être proche de la vérité. Aucune âme que j'ai interrogé durant mon voyage sur vos terres ne connaissait quelqu'un qui vous ait déjà vu. J'ai même entendu une légende selon laquelle ceux qui voyaient votre visage devaient mourir... Excepté vos fidèles, bien entendu. Des fabulations de badauds, à mon avis... ... ... Me permettriez-vous de m'approcher, et de contempler votre visage ?"

" Me permettriez-vous de m'approcher, et de contempler votre visage ?"

Je redresse ma capuche pour laisser paraître aucun trait de mon visage.

"Chaque chose en son temps Stanislas. Nous n'en sommes pas encore là. Concentrons nous plutôt sur ton cas. Tu m'as l'air déterminé mais es tu réellement sur de prendre la bonne décision ?

A partir de ce moment je ne peux plus rien faire pour toi, tu es assez grand pour décider de ce qui te semble juste. Je vais donc me retirer et laisse le pont levis abaissé.

Après a toi de voir si tu es réellement prêt a t'engager.

Alors, a plus tard peut être.."

Sur ces belles paroles je fis volte face. Je pénétrais a nouveau dans le manoir en retirant la capuche qui voilait ma face tout en prenant soin de ne pas me retourner.

[HRP si ça te chante encore après cette longue attente tu peux aller postuler! ]

La bonne décision. En cet instant nul doute que c'était la bonne que j'avais prise. J'attendais patiemment que mon interlocuteur disparaisse entièrement de mon champ de vision puis, après quelques secondes, je m'engouffrais à mon tour dans leur antre.

Arrivé à mi-parcours du pont levis, je jetais un dernier regard en arrière. Rien ne me retenais.

Quelques instants plus tard, j'étais à l'intérieur.

[HRP ça roule :0 !]

Attirée par les bruits de sabots qui frappaient le sol du manoir, elle se dirigea vers le hall d’entré. Quelle ne fut sa surprise quand elle constata qu’un poney avait pénétré les lieux.
Allant à sa rencontre, elle lança par la même occasion une petite remarque à elle-même.

« Et bien c’est la porte ouverte à tout et n’importe quoi ici » Dit-elle en ricanant.

Elle s’approcha de l’animal et tendit la main comme pour caresser sa longue crinière verdoyante.

« Bienvenu chez les Ombres, toi… »