Je m’étais levée au milieu de la nuit, hantée par ce maudit rêve. J’avais gagné le toit du manoir, profitant du calme nocturne et de la splendeur de la voute. Le sable s’écoulait dans le sablier du temps, les images de cet affreux rêve me revenant en tête des que j’avais le malheur de clore mes paupières…

Un soupire m’échappa, j’étais si perturbée… Je me posais un instant contre la rambarde, laissant mes iris voguaient sur le paysage ténébreux et mystérieux. Le vent chantait à mes oreilles une douce mélodie qui venait des cris de la ville, un vrai plaisir.

Le vent apporta l’écho d’une voix jusqu’à moi. Qui si tard dans la nuit ? Je baissais les yeux jusqu’au pont levis, apercevant une silhouette sous la maigre lueur de la bougie.

Attendu ? Sans doute lui avait-on demander de venir. Je lui poserai la question.

« Et qui ose prétendre vouloir s’adresser aux hauts responsables des partisans de Kilinaë ? »

Avais-je crié de mon perchoir en marchant vers les escaliers qui me conduiraient à lui lorsque j’aurais eu une réponse…

La réponse ne se fit pas attendre. Il répondit même à une interrogation future. Intéressent. Je m’apprêtais à descendre, déjà sur les premières marches d’escaliers lorsqu’il reprit. Il pose ses conditions puis ne me laisse pas lui ouvrir, je peux le laisser dehors avec ses amis si il le souhaite. C’est pas ce qui me dérangerais.

Enfin…

Il s’arrêta, surement… Mais une chose est sure c’est que je quittai le toit, passant pas les dédales que formaient les couloirs de ce manoir hanté.

Après l’avoir laissé patienter quelques minutes ou parler seul en croyant s’adresser à moi, d’un geste las ma main se posa sur la manette du pont -levis qui l’ouvrit.

Un pas puis un second… Je m’arrêtais, me posant contre le mur en me remettant à parler d’un mince sourire.

«  Je préfère poser mes conditions. Mes questions d’abord ensuite on rentrera, du moins vous… »

Je le scrutais, je voyais mieux d’ici. Vêtu d’une sobre cape qui le masquait entière, je ne voyais pas grand-chose de plus.

« Ara doit sans doute encore dormir. Je n’irai pas la réveiller, tout de suite du moins. J’espère que cela ne vous dérange pas d’avoir à faire à moi ? » Dis-je sur un ton dédaigneux.

Il n’avait pas vraiment le choix de toute façon.

« Revenons en aux questions. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à venir jusqu’ici? »

Entendant enfin une voix et de l'animation dans ce sombre manoir, le Nain se dirigea vers l'entrée.
Il y reconnut Exoriel et un inconnu, qui de fait il ne pouvait reconnaître.

Voyant qu'il discutait, le Nain hésita un quart de seconde avant de les interrompre. En effet, il estima que sa grande soif, valait plus qu'un quelconque palabre.

"Ah, enfin je trouve quelqu'un.... Dis-moi Exoriel....Où est passé la réserve de bières? Depuis ma sieste, j'ai l'impression qu'on l'a déplacé. Certes ma sieste a duré quelques mois, mais ce n'est pas une raison."

Il s’approcha, scrutant mon visage alors que je ne pouvais le faire. Cherchant à y déceler quelque chose que jamais il ne trouverait…. Je ne bougeais pas, le fixant sans voir son regard, caché sous sa capuche, lorsqu’il se retourna. Laissant ainsi un long silence entre notre conversation, pas des animée déjà, mais là… Je fermis mes paupières un instant, perdant un peu mon impatiente

" Votre interrogation relève plus de chose que vous ne l’imaginé… "

Si il savait ce que j’imagine en ce moment même. J’esquissais un sourire.
Puis un nouveau silence. Presque il le ferait exprès. Je m’apprêtais à lui répondre mais il déblata une longue tirade s’avançant jusqu’à moi, plus proche, toujours plus près. Je ne cillais pas. Je le regardais faire et dire.

«  Je me nomme … »

Je n’eue pas le temps de finir ma phrase, une voix me prit par surprise mais je ne trouvais pas d’où elle venait. C’est en baissant les yeux que je vu notre nain Kuro.

«  Oh pardon Kuro. … Je ne t’avais pas vu… Va réveiller les assoiffés plutôt. Ils sont plus au courant que moi, si ils ne sont pas ivre mort. Ils seront ravis de te revoir, j’en ai aucun doute! »

Fini pour eux l’alcool jusqu’à déraison. Ce sera les coup de masse maintenant. J’en rigolait intérieurement d’avance.

Je me tournais de nouveau vers le mystérieux Graven.

« Maintenant vous connaissez mon prénom. Exoriel. »

Je me décalais de son emprise et repris.

« Alors qu’est-ce qui vous intéresse à par notre protection et nos moyens? Puisque ce n’est pas la puissance. L’argent ? L’amour ? Les femmes ? La vie ? »