Sans aucune retenue, portant ses pas vers une cité bien gardée, le juge des Enfers marche depuis dès jours sur un chemin sombre et peu entretenu. Celui-ci passant au milieu d’une forêt peu accueillante. Le chemin est long et les jours, les heures passent sans qu’aucune force ne se présente face à lui.
Seul, avec son corbeau, il survole les alentours d’un vaste domaine recouvert de brume. Les arbres y sont noirs et dans les échos d’une parcelle de prairie, on peut y entendre toutes les heures, un lourd son de porte qui claque, faisant frissonner les toiles tendues des veuves noires.
Un léger murmure, le corbeau se pose, le regard vif, les sens aiguisés, son plumage n’est que le reflet des astres. Son maitre marche lentement, le rythme est le même depuis son départ. Il avance et plonge dans les bas fonds d’un monde de silence, où le silence règne en maître.
La forêt se termine et le son, ce son de porte, résonne une nouvelle fois à ses oreilles. Plus fort que l’ancien, il donne une indication plus précise sur la route qu’il lui reste à faire. Un bastion de pierre ferme la marche, donnant accès à une vue imprenable sur le domaine. Le temps de prendre quelques informations importantes et le nécromant reprend sa cadence à travers un chemin plus escarpé et plus étroit.
Le chemin est idéal pour une embuscade. Un tour rapide des alentours s’impose. Ses yeux ailés reprennent le contrôle des airs. Et après quelques minutes de patrouille, tendant l’avant bras, son compagnon vient faire son rapport. Le chemin reste le même durant la traversé et seuls, quelques créatures s’interposeront peut être. Elles seront vite affolées, le chemin est sans risque...
La porte n’est plus très loin mais le chemin qu’il reste à parcourir semble interminable. Le gravier craque sous ses pas; les buissons tremblent à son passage, son capuchon noir sur la tête, rien ne parait. Quelques cheveux noirs flottent sur sa tunique. Il se fait discret dans cette brume qui se fait de moins en moins dense…
Cette nuit ténébreuse couvre ses déplacements. Mais l'inquiétude commence à gagner le cœur des deux voyageurs. Une heure s'est écoulée depuis le dernier son de porte… La porte n’a pas émise son lourd claquement! Le battement de son cœur s'est amplifié, il scrute, il sent, il observe. Brusquement son corbeau s'envole. L’alerte est donnée!
« J’ai de la visite! »
Rhadamanthe
Nombre de messages : 31 Age : 36 Date d'inscription : 26/03/2008
La brume. L'arme des faibles. Ils profitent de la baisse de visibilité engendrée par cette sursaturation de l'air en eau pour sortir au grand jour, minimisant les risques encourus. Ajoutée à cela la nuit qui était tombée depuis quelques heures, et l'on obtient le moment où la surveillance de la demeure doit être la plus forte, car la plus vulnérable à un assaut motivé par l'effet de surprise.
Cela fait plusieurs heures que Stanislas guette l'entrée de la demeure. La visibilité, bien que mauvaise, lui permet malgré tout de voir à une distance non négligeable. Son nouveau corps Elfique, faisant de lui un être nyctalope, entraine le fait qu'il a une plus grande facilité que ses frères d'armes à monter la garde durant la nuit.
Personne à l'horizon. Pas une raison pour somnoler, malgré tout. C'est apparemment une manie, tant parmi les jeunes âmes souhaitant nous rejoindre que chez les païens indifférents à la Quête de l'Oeuf, de venir nous rendre visite durant la nuit.
Personne à l'horizon. La fatigue prend possession du corps chétif de l'Elfe, non habitué à cette carrure après avoir passé la majeure partie de sa vie sous forme d'un puissant Poney Magique. Les paupières se ferment à répétition, quelques moments d'absence dont la durée est impossible à déterminer... Quelques secondes ? Quelques minutes ?
Soudain, un semblant d'écho au loin. Un bruit de pas ? Un animal ? Stanislas se redresse, époussète sa cape légèrement recouverte de poussière suite aux heures passées adossées au mur de la demeure, et se met en marche. Le bruit ne semble pas se réitérer. N'était-ce donc qu'un animal ? Prudence avant tout, l'Elfe continue son avancée sur l'étroit sentier.
Quelqu'un ! Un oiseau qui s'envole, un corbeau, hurlant comme pour donner un signal d'alarme. L'Elfe agrippe fermement son Marteau. Un corbeau. Il n'avait jamais vu quiconque apprécier la compagnie de ce volatile, si ce n'est un des JugeS des EnferS : Rhadamanthe. Quelques secondes passent, et Stanislas aperçoit enfin le Juge.
- Que viens-tu faire ici ? La brume... La nuit... La situation me semble claire, et il suffirait d'un cri de ma part pour que toutes les Ombres se jettent sur toi. Pourquoi venir ici, et pourquoi à cet instant de la journée, où la lumière se fait si rare ?
Stanislas
Nombre de messages : 1017 Date d'inscription : 20/07/2008
La brume est l’une des armes les plus redoutables et les plus redoutées. Défendant également des plaines soumissent aux colères des dieux, il connaît bien les dangers que peuvent cacher une nuit brumeuse. Mais il n’était pas là pour tester ses sorts…
Le bras droit à l’horizontal et dans un sifflement presque inaudible, il rappel son oiseau. Les battements d’ailes brusques font s’envoler quelques uns de ses cheveux sombres éclaircissant ainsi son visage. L’étranger qui lui faisait face attendait une réponse… Malgré cela, le démon prit le temps de mettre de l’ordre dans le plumage de son compagnon et dans ses cheveux d’ange.
Après avoir préparé son compagnon qui s’était loger sur l’épaule du déchu, il prit enfin la peine de répondre sèchement à l’inconnu au visage fin.
« On déteste faire voyage de jour! »
Il prit le temps de regarder son compagnon et de regarder en direction de la cité encore légèrement voilée.
« Maintenant, nous n’avons pas faits tout ce chemin pour faire un brin de causette avec un garde! Amènes moi à l’intérieur! Je dois vivement m’entretenir avec tes supérieurs! »
La marche vers la citadelle reprend après un rapide regard vers l’inconnu. L’heure n’était pas aux discussions sans intérêts et aux tueries inutiles, il devait atteindre le plus rapidement le domaine. Mais celui qu’il désignait comme garde, allait t-il assouvir ses ordres ?!
Rhadamanthe
Nombre de messages : 31 Age : 36 Date d'inscription : 26/03/2008
L'étranger parle sur un ton sec et méprisant, allant même jusqu'à considérer l'elfe comme un sous-fifre. Ce dernier ne se laisse pas déconcerter par les ordres qu'il reçoit de cet ennemi, et il le regarde avec amusement lorsque celui-ci reprend son chemin avant même d'attendre une éventuelle réponse.
Sans faire de pas, Stanislas rétorque à Rhadamanthe sur un ton monocorde :
- Entrer à l'intérieur de la demeure des Ombres ? As-tu bien conscience de ce que tu dis ? Pèse tes mots avec plus de sagesse à l'avenir, car jamais tu n'entreras dans notre demeure, et laisser entendre le contraire est une marque flagrante d'insolence, venant d'un être tel que toi.
Après un petit rire, l'elfe se frotte le menton et reprend :
- Par ailleurs... Par ailleurs, je ne pense pas que tu sois en mesure de me donner des ordres. Tu n'as aucune autorité sur ces terres, et je te déconseille fortement de t'approcher encore, ne serait-ce que d'un pas, de notre demeure. Si tu as quelque chose à dire à une Ombre, ce sera à moi, et ici. Je jugerai si ces propos sont dignes d'intérêt d'être portés aux oreilles de notre Générale, auquel cas il te sera éventuellement possible de lui en faire part... Si elle a du temps à perdre en ta compagnie. Pour l'heure, exprime toi ou disparait de ces terres.
Stanislas
Nombre de messages : 1017 Date d'inscription : 20/07/2008
Ses pas s’arrêtent brusquement. Il se retourne avec délicatesse vers l’individu aux cheveux d’émeraude. Lèvant legerement le menton, il fait voir ses yeux au reste du monde. Ils étaient auparavant une fusion parfaite d'une nuit électrique;maitenant ils ne sont qu’un vaste reflet de la noirceur d’une nuit sans lune.
Une main se lève, se tend. Des yeux noirs,illusions d'un monde sans lumière, plongent sur l'importun. Une couleur pourpre s’intensif. Celle-ci gravant la marque que seul les élus d’une nation possèdent sur la paume du nécromant. La magie des Enfers vient de faire son effet sur le torse de l’individu.
Pliant ses côtes, déchirant ses muscles, le jeune garde n’importunera plus la marche du démon. Il est puni mais pas mort. Le sang ne doit couler, le sang doit se répandre, mais pas en ces lieux! La nation des Ombres et des Enfers devront se dresser contre une autre forme de puissance d’ici peu...
La lumière rouge se tamise, des plumes noirs enrobent la silhouette du visiteur, ses yeux s’estompent dans le noir profond de la nuit. Le corps du nécromant, fait de chair et d’os, n’est plus qu’un vulgaire tas de plume sombre que le vent, seul, arrive à faire s’envoler. Ou est-il?
La nuit n’est pas finie. Le juge n’est pas parti?! Au contraire, la porte de la citadelle est derrière lui. Belle et sans bruit, il est dans l’enceinte de celle-ci. Le message doit être énoncé cette nuit. Alors qui viendra, maintenant, à la rencontre de notre incompris?!
Rhadamanthe
Nombre de messages : 31 Age : 36 Date d'inscription : 26/03/2008
Sujet: Une visite forcée 
Ven 24 Avr - 13:03
